Encadrement de fenêtre en cimorné, mélange divers de couleurs. Détail. Maison située rue Haute à BOUSVAL.
Façades en péril...
Voici quelques années déjà, votre serviteur avait attiré l'attention des « Amis de Bousval » sur l'intérêt esthétique et parfois historique que peuvent représenter les devantures de certaines maisons de nos villes et villages du BRABANT WALLON.
Bien que ce soit le genre de détails sur lesquels on s'arrête rarement - vie quotidienne trépidante et déplacements en voiture obligent - ils méritent pourtant que l'on prenne le temps de s'y attarder, raison pour laquelle une promenade avait d'ailleurs été organisée par l'association à cette même époque dans le centre de BOUSVAL, avec pour thème quelques façades typiques de la localité.
Notre intention n'est pas de développer longuement l'histoire de ce qui est communément connu (si peu du grand public) comme étant de la « marbrite », bien que ce site ait sans doute encore un bel avenir devant lui et que l'occasion s'en présentera peut-être un jour.
Que les lecteur(trice)s sachent seulement qu'il s'agissait à l'origine d'une décoration intérieure en plaques de verre opacifié, coloré dans la masse et qui imitait le marbre (d'où le nom), que l'on pouvait trouver aussi bien dans des salles de bains et des halls d'entrée de maisons particulières que dans des magasins, voire même également dans la salle d'opérations de certains hôpitaux.
Inventé par un maître-verrier durant la Première Guerre Mondiale, ce matériau fut produit à grande échelle par les verreries de FAUQUEZ, connaissant un grand succès dans l'architecture Art Déco de notre pays, principalement durant les années vingt et trente.
Ci-dessous un échantillonnage de l'époque, prospectus commercial qui atteste de la multiplicité des teintes et nuances qui étaient proposées.
Par la suite, une technique de valorisation des déchets de marbrite (qui représentaient près de 30 % de la production) donna naissance au « cimorné » (ciment orné), qui fut abondamment utilisé dans notre pays pour réaliser des revêtements de façade, brillants et colorés, semblables à un crépis et dont les fonctions étaient à la fois d'isolation et esthétique.
De nombreuses façades de ce type subsistent encore, même si malheureusement elles tendent à disparaître, progressivement, suite à leur remplacement par un revêtement de briques « néo classiques » (deux maisons contiguës sur l'Avenue des Combattants, à hauteur du viaduc de Noirhat), voire même plus récemment par leur mise en peinture pure et simple (une autre, Chaussée Provinciale à WAYS).
Quand ce ne sont pas celles qui sont endommagées par des impacts de véhicule (grue, également à BOUSVAL).
Si la REGION BRUXELLOISE a en effet pris d'une manière générale des mesures de protection de tout ce qui peut être qualifié de « petit patrimoine », rien ne semble avoir été fait dans la nôtre, sans même parler de l'entité de GENAPPE, particulièrement riche dans ce domaine.
Nous narrerons peut-être plus tard une bien triste anecdote, qui nous semble particulièrement symptomatique à cet égard, celle de la destruction de l'ancienne... Maison communale de l'Urbanisme, située en plein centre ville et qui possédait pourtant ce type de façade !
Surréaliste...
Mais pour ceux(celles) qui seraient intéressé(e)s d'approfondir le sujet, une étude détaillée lui a été consacrée, dans un fascicule qui doit certainement être encore disponible auprès de la REGION WALLONNE.
PS une matière qui ne laissa en tout cas pas indifférente Luna, notre chatte de 14 ans, à moins que ce ne soit sa gourmandise perpétuelle...