Apprenez avec deux « p » qu’apercevoir n’en prend qu’un…
Rédiger des articles dans des domaines aussi éloignés que la paléontologie, la prévention du surendettement et la sécurité routière dans notre village de BOUSVAL me confronte quasi journellement à de graves écueils en termes de qualité d’écriture.
Aussi, en référence à cette formule que mon ancien professeur de Français se plaisait à rappeler de temps à autre et qui m’est restée en tête durant toutes les années qui ont suivi, j’essaye autant que faire se peut de ne pas maltraiter ma langue maternelle.
Quoi de plus naturel dès lors d’y faire maintenant appel, pour vous informer sans risque d'erreur que je viens de... m’apercevoir d’une curieuse coïncidence, qui apparaît tellement extraordinaire qu’elle peut nous... apprendre quelques enseignements utiles.
Sans vouloir en tirer des conclusions hâtives, je me bornerai pour l’instant à vous en livrer les constatations de base.
En examinant récemment le PLAN COMMUNAL DE MOBILITE présenté par la ville de GENAPPE, j’avais eu comme beaucoup d’autres la surprise de remarquer à quel point l’indispensable information préalable de la population avait été réduite à la portion congrue.
Un petit encart d’à peine cinq centimètres de côté paru dans l’édition d’octobre d’un mensuel aussi plantureux que le Journal Officiel et coloré comme la mythique bande dessinée Astérix et Cléopâtre, ce pour annoncer anecdotiquement une séance publique d’information dans un domaine pourtant qualifié dans le même temps de « stratégique », cela pouvait paraître paradoxal.
Voire carrément surréaliste.
D’autant que cette mention était englobée d’une manière fort contestable dans l’approche plus vaste du thème de la « Semaine de l’Environnement ».
Plus curieusement encore, l’agenda idéalement placé en dernière page réservait bien une place de choix à plusieurs événements, mais les quatre dates déclinées pour faire partie intégrante du thème mentionné ci-dessus ne comprenaient pas celle du 16 octobre, pourtant la (seule) séance publique au cours de laquelle le PLAN COMMUNAL devait être présenté à la population par ses concepteurs.
Pour parler de la mobilité, la commune de GENAPPE avait visiblement choisi le « modèle de base sans options » !
Quelle n’est pas dès lors ma perplexité, en prenant connaissance d’une interview au cours de laquelle notre premier mandataire public évaluait la population du « grand GENAPPE » au nombre approximatif de 15.300 âmes, ce qui est à peu de choses près la superficie en centimètres carrés du Journal Officiel d’octobre !*
« Toutes proportions gardées» est dans le cas présent une formule d’actualité puisque, en rapport direct avec cette surface de 25 à 30 centimètres carrés consacrés à l’annonce de la séance publique du 16 octobre 2014, il ne faut guère s’étonner que cette dernière n’ait concrètement attiré qu’une... trentaine de participants.
La commune de GENAPPE aurait-elle sciemment voulu noyer dans la masse une telle information qu’elle ne s’y serait pas prise autrement !
Et toutes ses dénégations en la matière, ou autres affirmations de bonne foi voire refus catégorique d’un procès d’intention, n’empêcheront jamais qu’un tel sérieux doute puisse subsister...
Comment en effet comprendre que, face à un tel enjeu (présenté - faut-il encore le rappeler une toute dernière fois - comme « stratégique » car engageant à long terme des thèmes aussi vitaux pour la population que la sécurité, la mobilité, l’accessibilité et le cadre de vie), les autorités communales n’aient pas mis un point d’honneur à consacrer une part significative de leur journal officiel ?
Dès lors, en termes de démocratie participative, et indépendamment de la libre appartenance de tout un chacun au courant politique de son choix, ou de la sympathie pour un mandataire public quel qu’il soit, comment pourrait-on vraiment se féliciter que la fête d’anniversaire du Bourgmestre, organisée à l’occasion de ses 25 ans de mayorat, ait « attiré 360 personnes » (sic)**, alors qu’une - l'unique - séance d’information organisée « à la cloche de bois » par la commune et supposée informer une population de 15.300 âmes en matière de mobilité et de sécurité n’ait recueilli qu’une petite trentaine de visiteurs ?
Ce faute d’une publicité un tant soit peu correcte !
Poussons un peu plus loin notre raisonnement.
Les autorité locales n’auraient-elles pas dû logiquement s’inquiéter d’un nombre aussi faible de participants à leur seule séance d’information, à charge pour elles de prendre l'initiative de battre immédiatement le rappel en vue par exemple - pourquoi pas - d'en organiser une seconde ?
Mais nous n’en sommes plus là.
Alors, si vous ne vous en êtes pas encore aperçus, nous vous l'apprenons.
Face aux réactions de plus en plus concordantes de nombreux habitants, entretemps conscientisés par les réseaux sociaux, la prolongation de l’enquête publique aura au moins été, sinon confirmée officiellement, du moins de facto entérinée par l’annonce selon laquelle les remarques émises seront prises en compte jusqu’au 11 décembre prochain.
Ce fait nouveau, apparemment acquis au moment d’écrire ces lignes, ne sera toutefois qu’un juste retour des choses face à ce qui peut être considéré au minimum comme une négligence grave de la commune de GENAPPE, en termes de défaut de communication envers son public et (surtout) comme un manque flagrant du respect élémentaire de la participation citoyenne.
Que voilà de bonnes raisons pour ne pas encore clôturer cette série d’articles…
(à suivre)
* Voir articles précédents.
** LE SOIR Brabant Wallon, 28 novembre 2014